Choulot ou l'arrangement extérieur des habitations, théorie et pratique de l'art des jardins

Phénomène marquant du début du XIXè siècle, s’inscrivant dans un nouveau mode de pensée qui accompagne la révolution industrielle, la planification du territoire est une des préoccupations essentielles de l’époque.


Un des précurseurs parmi les agronomes soucieux d’organiser le paysage des grands domaines agricoles en Anjou semble être le Marquis de Turbilly (1717-1776). A la fois militaire et agriculteur, il est à l’origine d’une certaine manière de penser et de construire le paysage dont le domaine agricole soumis à un traitement paysager représente l’aboutissement. La tour de surveillance ou panoptique en est un bon exemple : le propriétaire domine ainsi tout son domaine et peut surveiller à tout moment les activités de son personnel.
En général, une hiérarchie formelle s’établit dans l’organisation de ces domaines, entre le bâtiment du maître, la chapelle, les bâtiments d’exploitation liés à la demeure et les métairies disséminées sur l’ensemble du territoire.
Le Comte de Choulot (1774-1863) prône quant à lui un nouveau concept pour les parcs agricoles et paysagers. Son approche se veut "minimaliste".
Entre 1840 et 1860, ce sont près de trente cinq parcs qui furent réalisés dans la région par le Comte de Choulot, attribués ou dont il aurait fortement inspiré la réalisation.
Un des grands principes de Choulot dans la conception de ses parcs, est de créer des liaisons visuelles entre l’intérieur des propriétés et le paysage environnant : "Ce qui importe dans la composition, c’est la grandeur ; à défaut de la réalité, il faut au moins en faire naître l’idée, (…) en multipliant les plans avec une reserve intelligente (…). L’art doit battre en brèche ces remparts impénétrables à l’œil (murailles de verdure) et y faire de larges ouvertures qui permettent au pays d’y pénétrer et de mêler les scènes de la nature aux tableaux créés par l’artiste". (Comte de Choulot, L'Art des Jardins, Première et deuxième livraison, Chapitre 2 à Paris, 1863 )


Plan du parc (1844) par Jolly
 

A la même époque, Choulot a également dessiné pour La Thibaudière un "Jardin Fleuriste et un Rosarium" composés "de toutes espèces de roses du Bengale, de massifs de géranium, de dahlias, chrisanthèmes, héliotropes, pétunias, ....", aujourd'hui disparus. A l'emplacement de ce rosarium, seuls subsistent des églantiers, ultimes témoins de son exécution. Le ressussiter à l'identique est un défi pas encore relevé. Avis aux amateurs.